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Soulager ces TOCs qui vous gâchent la vie
3 juin 2015 Virginie 0
Delphine Py est psychologue psychothérapeute et dirige le cabinet Psynergy à Clermont Ferrand. Elle enseigne les TCC à la Faculté de médecine de Clermont Ferrand, de l’UFR Psycho Clermont et de l’ITSRA Clermont.
Un TOC, qu’est-ce que c’est concrètement ?
De son petit nom « Trouble obsessionnel compulsif », il s’agit d’une maladie anxieuse. Pouvant être classée comme « sévère », elle amène les patients à souffrir d’idées fixes devenant envahissantes. Elles deviennent rapidement angoissantes, voire tyranniques.
Il existe plusieurs catégories ou familles de TOCs. Cela va d’obsessions liées à l’hygiène (lavages des mains excessifs, désinfection systématique…) à des fixation sur l’ordre et la symétrie (rituels de conjuration, organisation excessivement rigide, toucher d’objets de manière répétée…) en passant par des obsessions tels que le comptage, les calculs de longues séries de chiffres ou encore l’accumulation d’objets inutiles.
Quelle que soit la famille du trouble, le schéma reste identique et commence par l’apparition d’une idée intrusive (la porte d’entrée est-elle bien fermée à clé ?). Celle-ci provoque immédiatement une angoisse forte qui conduit le patient à vouloir aller à tout prix vérifier de suite. Constater que la porte est bien fermée déclenche un soulagement immédiat, mais qui va en fait entrainer le patient dans un rituel. A chaque nouvelle occasion où l’angoisse ressurgira, il va chercher à se rassurer en allant vérifier. Mais ce rituel se transformera rapidement en obsession, jusqu’à un stade où même le fait d’aller vérifier la porte ne permettra plus de faire retomber le niveau d’anxiété au-delà de quelques minutes. Les vérifications seront alors de plus en plus fréquentes, jusqu’à plusieurs dizaines dans une même journée.
Est-il possible de soigner un Trouble obsessionnel compulsif ?
Grâce aux thérapies modernes telles que les TCC (thérapies comportementales et cognitives), il est tout à fait possible de soulager fortement et durablement les patients souffrant de TOC en cassant le cercle vicieux dans lequel ils s’inscrivent pour le remplacer par un cercle vertueux. Toutefois, il reste difficile d’éteindre totalement le comportement à problème et le risque de rechute est concret.
Selon le degré d’intensité et le type de TOC, la thérapie peut être complétée par un traitement médicamenteux.
A un stade avancé, cette pathologie devient tellement handicapante qu’elle empêche toute vie normale. Le patient en arrive à consacrer une part importante de ses journées à ses TOCs, au point d’obérer toute forme de vie professionnelle ou sociale.Il est donc recommandé de prendre le problème en charge dès que possible en consultant un professionnel qui sera apte à orienter le patient vers la thérapie la plus adaptée.
Les proches peuvent jouer un rôle clé en aidant la personne souffrant de TOC à sauter le pas et à aller consulter. Cette étape peut en effet se révéler complexe pour le patient qui a souvent du mal à reconnaître la gravité de son trouble et à envisager la nécessité de se faire soigner. Il ne faut cependant pas hésiter car les TOC peuvent rapidement nuire à l’entourage du patient. La personne atteinte peut en effet devenir colérique, voire même agressif si elle est dérangée ou limitée dans l’exécution de ses rituels. Les proches ne doivent pourtant pas céder, il est vivement déconseillé d’entrer dans le jeu en contribuant à la réalisation des rituels.
Voir aussi : Le site de l’association l’AFTOC
Categories: Santé
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